1. Les coraux : un relief vivant
    1. Les coraux : une histoire ancienne
    2. Systématique des Coraux : un sujet urticant
    3. Aspects de la biologie des coraux (A. Ferry & F.Trentin)
    4. Aspects de la nutrition des coraux (R. Troadec)
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Aspects de la nutrition des coraux (scléractiniaires)

(Extraits fiches pédagogiques I, Sensibilisation à l'environnement récifal, R. Troadec)

La taille des polypes, de leurs proies, et une alimentation souvent nocturne, rendent très difficile une observation directe de la zoophagie. Par ailleurs, la conservation dans des aquariums de laboratoire, des coraux vivants dans de bonnes conditions et pendant un temps suffisamment long pour faire des mesures précises, n'est pas chose aisée.

•  Le document A permettra de présenter la zoophagie et son insuffisance dans la nutrition des coraux. La découverte des cellules urticantes (cnidoblastes) pourra ou aura pu se faire par l'étude de l'alimentation de l'actinie. Nous avons pensé qu'il était superflu de le développer ici tant est importante la littérature sur ce sujet.

•  Le document B présente les zooxanthelles et permet de poser le problème de leur association avec les polypes des madrépores.

Les expériences de FRANZISK et JOHANNES et plus particulièrement de C.S. ROGERS ( document C ) montrent l'impérieuse nécessité pour les madrépores de vivre en zone d'intensité lumineuse suffisante du fait de leur association avec les zooxanthelles.

Il peut être possible, dans une certaine dynamique de classe, de partir de ces expériences pour découvrir l'existence de végétaux symbiontes dans les tissus de l'hôte en amenant les élèves à s'interroger sur la nécessité du facteur lumière pour la croissance et sur le fait qu'en sa présence il y a une production excédentaire d'oxygène, alors que les polypes sont des formes animales et donc consommatrices.

DOC. A : La chasse des polypes

1. "Les coraux sont carnivores et, comme les grands félins, chassent la nuit. Leurs proies habituelles sont à leur échelle, essentiellement le zooplancton mais aussi des petits crustacés ou des larves. On sait que les couches planctoniques se rapprochent la nuit de la surface, c'est donc avec le crépuscule que le polype commence sa chasse. Ses parties molles, jusque-là rétractées dans le calice, s'étirent. Les tentacules se déploient et s'agitent en tous sens, explorant aveuglément la mer (...) Il suffit qu'un tentacule attouche à peine une proie, c'est aussitôt l'explosion des batteries de cnidoblastes qui déchargent leur harpon empoisonné. La proie foudroyée ou paralysée est alors emprisonnée dans une forêt ondulante de tentacules qui la dirige vers la bouche. La digestion a lieu dans la cavité gastro-vasculaire où l'endoderme sécrète des enzymes digestives permettant la dégradation rapide en produits facilement assimilables."

Extraits de : Les coraux, B. Robin C. PETRON, C. Rives

2. L'apport de zooplancton couvre environ 10 à 20% des besoins énergétiques des Madréporaires.

D'après : Tranter et Georges, 1972 ; Glynn, 1973, Johannes et Gerber 1974.

3. Action de la lumière sur des coraux vivant dans de l'eau de mer filtrée

Deux chercheurs biologistes (FRANZISK 1970 et JOHANNES 1974) ont montré que les coraux peuvent se développer dans une eau de mer filtrée à condition qu'il y ait de la lumière. En l'absence de lumière, il y a régression des colonies si l'eau est filtrée et développement s'il y a du zooplancton dans l'eau.

Doc. B : Les Zooxanthelles

Les teintes brun-vert dominent généralement dans les massifs coralliens. Elles sont dues à des algues unicellulaires brun-jaune appartenant principalement à l'espèce Symbiodinum microadriaticum qui vivent et se multiplient dans les cellules endodermiques des polypes hermatypiques. Pour les distinguer d'autres algues chlorophylliennes, le biologiste qui les a découvertes, leur a donné le nom de zooxanthelles.

Le polype maintient son peuplement en zooxanthelles à un niveau à peu près constant (aux environs de 1 million / cm2) et rejette régulièrement les cellules en surnombre. Dans des conditions défavorables (telles qu'obscurité, émersion, dessalure, élévation de température etc..), des éjections en masse sont réalisées et se traduisent par des phénomènes de blanchissement des colonies coralliennes.

Ces algues occupent de manière permanente les polypes. La transmission est héréditaire car les zooxanthelles sont déjà présentes dans les oeufs, les larves et les bourgeons des polypes. Par contre ces algues microscopiques n'ont jamais été signalées vivant à l'état libre dans les eaux coralliennes.

Doc. C : Expérience de C. S. Rogers, chercheur à l'université de Dickinson

Sur le récif corallien de San Cristobal à Puerto Rico, 2 "serres" identiques, sous matière plastique transparente, sont installées à 4 m de profondeur et à 5 m de distance, parallèlement l'une à l'autre.

Positionnées dans le sens du courant dominant, elles sont ouvertes aux extrémités et renferment une population dense et comparable de madrépores.

Un suivi scientifique est effectué régulièrement :

- mesure de l'allongement des branches de madrépores du genre Acropora cervicornis

- mesure des teneurs en oxygène dissous dans l'eau à l'entrée et à la sortie des serres (suivant le courant)

- enregistrement de l'intensité lumineuse affectant le site, pendant les mesures.

 

Une expérience particulière est alors menée : pendant 5 semaines, on recouvre la serre A d'un voile plastique noir. Les tableaux et les représentations graphiques qui suivent, montrent quelques aspects et résultats de cette expérience.

Nutrition des coraux (scléractiniaires)
Evolution des colonies coralliennes au cours de l'expérience de C. Rogers

 

Colonies coralliennes branchues
Vitesse moyenne de croissance en cm/an

Avant l'expérience

Après l'expérience

Serre A

8,3

0,5

Serre B

8,4

8,0

Tableau 2

 

Aspect des colonies coralliennes branchues

Avant l'expérience
Après l'expérience
Serre A

colorées

Blanchies partiellement
Serre B

colorées

colorées

Tableau 3

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