Nature et organisation des coraux
Les coraux : des plantes ? des animaux ? ou des roches ?
Au début du XVIII e siècle, les naturalistes étaient partagés à leur sujet :
certains pensaient qu'il s'agissait de plantes dont les polypes étaient les fleurs, d'autres de concrétions
minérales...
Très diversifiés, ils peuvent être :
durs à squelette calcaire (Scléractiniaires : Acropora, Porites,
Hydrozoaires : Millepora)
|
|
|
Acropora |
Porites |
Millepora |
souples, à squelette corné (Gorgones, Antipathaires)
|
|
Gorgone |
Cirripathes |
mous sans squelette (Alcyonaires, Anémones)
|
|
Alcyonaire : Dendronehthya sp. |
Anémone adhésive (Cryptodendron aedhesivum) |
Quels sont leurs points communs ?
Place des coraux dans le monde vivant
Les coraux sont des animaux (Eumétazoaires) à symétrie radiaire qui appartiennent à l'Embranchement
des Cnidaires : Leur corps est formé d'un sac à paroi double muni d'un seul orifice
entouré d'une couronne de tentacules.
Connus depuis le Primaire (-600 millions d'années), ces animaux,
solitaires ou coloniaux, entretiennent des relations étroites avec le monde minéral et le monde
végétal.
Les cellules s'organisent en deux feuillets ou tissus (document ci-contre).
L'un des feuillets, externe, est
appelé ectoderme , l'autre interne est appelé endoderme . Ils sont
séparés par une gelée, ou mésoglée , qui contient des
éléments cellulaires tels les cellules nerveuses.
Leur organisation simple en deux feuillets les font qualifier
de diploblastiques tout comme les Spongiaires et les Cténaires.
Pendant longtemps, Cnidaires
et Cténaires ont été regroupés sous le terme de Coelentérés. |
Document : une organisation en deux feuillets
|
Les Cnidaires sont caractérisés par la présence de cellules urticantes ("Cnidos"
vient du grec qui veut dire urticant). En effet, l'ectoderme contient des cellules particulières appelées cnidocystes.
Les coraux à squelette calcaire construisent, avec les algues calcaires, les récifs coralliens. Les scléractiniaires (autrefois appelés madréporaires), sont connus depuis
200 millions
d'années (fin du Trias). Avec plus de 2000 espèces répertériorées, ils sont de loin
les plus importants.
A quoi ressemblent ces animaux?
Au sommet des tours, de petites amphores
La plupart des scléractiniaires sont coloniaux. L'unité de base est le polype, partie molle, qui repose dans une loge calcaire, partie dure. |
Document 1 : schéma en coupe d'une colonie corallienne |
Le polype :
Le polype est une petite amphore dont la taille varie d'1 mm à quelques cm comme dans le cas de Goniopora
(document 2 . Autour d'un orifice unique, s'étale une couronne de tentacules (1) dont le
nombre peut être de 6, 12, 24, 6n. Ce sont des hexacoralliaires. Le ventre de l'amphore correspond à la
cavité gastrique (4) qui donne naissance à des replis internes verticaux, les mésentéries (3). Le bord
libre des mésentéries se dirige sans l'atteindre vers le centre de la cavité (document
3 ) . |
|
Document 2 :
polypes de Goniopora |
|
-
tentacule
-
bouche
-
mésentérie
-
cavité gastrique
-
septe
-
columelle
-
plancher
-
calice (loge calcaire)
-
polype-fille
-
partie molle
Document 3 : Coupe longitudinale schématique représentant la structure des polypes de scléractiniaires (d'après H. SCHUHMACHER, 1977)
|
Une loge calcaire ou calice
Les polypes, en véritables architectes, construisent une loge calcaire telle une petite tour. Sa formation est due à l'activité de cellules particulières, les calicoblastes de l'ectoderme inférieur (document 5 ) . Elles sont responsables de la précipitation de cristaux de carbonate de calcium (aragonite) sur une trame protéique.
Au cours du temps, les murailles de la tour s'élèvent et étirent les parties molles du polype. Ce dernier se rétracte vers le haut et met alors en place un nouveau plancher.
Ce squelette est un véritable immeuble dont seul le dernier étage est occupé (document 3).
La muraille de chacune de ces tours est renforcéeà l'intérieur par des lames verticales ou septes dont le
nombre est un multiple de 6 chez les hexacoralliaires. Les septes peuvent se prolonger vers l'extérieur de la
muraille par des côtes (document 6). Au centre, la columelle est une petite colonne calcaire (document 3). L'ornementation, la forme et la disposition des calices les uns par rapport aux autres sont des des caractères utilisés pour déterminer les différentes espèces de coraux. (voir site dédié aux coraux des Mascareignes
http://coraux.univ-reunion.fr/french/methode.phtml ) |
document 6
document 7 |
Une vie coloniale
Les polypes sont reliés les uns aux autres par un tissu, le coenosarque (document 1), qui met en continuité leur cavité gastrovasculaire par l'intermédiaire du coelentéron (document 4). Ce dernier assure la circulation de particules organiques et donne ainsi corps à la colonie. Le coenosarque élabore le squelette calcaire autour des calices (extracalicinal) ou coenostéum (document 7 ).
Document 4 : coupe dans les tissus reliant deux polypes
Où vivent les coraux?
Lorque l'on examine la carte de la Réunion, on s'aperçoit que les coraux n'ont édifié de barrière que sur la côte ouest de l'île. Les récifs coralliens à la Réunion ne représente qu'une surface de 13km2 soit un linéaire côtier de 25 km pour un périmètre total de lîle de 210 km.
|
|
Quels sont les facteurs permettant d'expliquer cette inégale répartition des coraux
le long des côtes réunionnaises?
|