1. Les coraux : un relief vivant
    1. Aspects de la biologie des coraux constructeurs de récifs (A. Ferry & F.Trentin)
 
 

Nature et organisation des coraux

Les coraux : des plantes ? des animaux ? ou des roches ?

  Au début du XVIII e siècle, les naturalistes étaient partagés à leur sujet : certains pensaient qu'il s'agissait de plantes dont les polypes étaient les fleurs, d'autres de concrétions minérales...

  Très diversifiés, ils peuvent être :

•  durs à squelette calcaire (Scléractiniaires : Acropora, Porites, Hydrozoaires : Millepora)

coaux durs: Acropora coraux durs: Porites coraux durs: Millepora
Acropora
Porites
Millepora

•  souples, à squelette corné (Gorgones, Antipathaires)

coraux souples: Gorgone coraux souples: Cirripathes
Gorgone
Cirripathes

•  mous sans squelette (Alcyonaires, Anémones)

coraux mous: Alcyonaire : Dendronehthya sp. coraux mous: Anémone adhésive (Cryptodendron aedhesivum)
Alcyonaire : Dendronehthya sp.
Anémone adhésive (Cryptodendron aedhesivum)

Quels sont leurs points communs ?

Place des coraux dans le monde vivant

Les coraux sont des animaux (Eumétazoaires) à symétrie radiaire qui appartiennent à l'Embranchement des Cnidaires : Leur corps est formé d'un sac à paroi double muni d'un seul orifice entouré d'une couronne de tentacules.

Connus depuis le Primaire (-600 millions d'années), ces animaux, solitaires ou coloniaux, entretiennent des relations étroites avec le monde minéral et le monde végétal.

Les cellules s'organisent en deux feuillets ou tissus (document ci-contre).

L'un des feuillets, externe, est appelé ectoderme , l'autre interne est appelé endoderme . Ils sont séparés par une gelée, ou mésoglée , qui contient des éléments cellulaires tels les cellules nerveuses.

Leur organisation simple en deux feuillets les font qualifier de diploblastiques tout comme les Spongiaires et les Cténaires.

Pendant longtemps, Cnidaires et Cténaires ont été regroupés sous le terme de Coelentérés.

Coraux mous souples ou durs, squelette calcaire et polype
Document : une organisation en deux feuillets

Les Cnidaires sont caractérisés par la présence de cellules urticantes ("Cnidos" vient du grec qui veut dire urticant). En effet, l'ectoderme contient des cellules particulières appelées cnidocystes.

Les coraux à squelette calcaire construisent, avec les algues calcaires, les récifs coralliens. Les scléractiniaires (autrefois appelés madréporaires), sont connus depuis 200 millions d'années (fin du Trias). Avec plus de 2000 espèces répertériorées, ils sont de loin les plus importants.

•  A quoi ressemblent ces animaux?

Au sommet des tours, de petites amphores

Coraux mous souples ou durs, squelette calcaire et polype

La plupart des scléractiniaires sont coloniaux. L'unité de base est le polype, partie molle, qui repose dans une loge calcaire, partie dure.


Document 1 : schéma en coupe d'une colonie corallienne

• Le polype :

Le polype est une petite amphore dont la taille varie d'1 mm à quelques cm comme dans le cas de Goniopora (document 2 . Autour d'un orifice unique, s'étale une couronne de tentacules (1) dont le nombre peut être de 6, 12, 24, 6n. Ce sont des hexacoralliaires. Le ventre de l'amphore correspond à la cavité gastrique (4) qui donne naissance à des replis internes verticaux, les mésentéries (3). Le bord libre des mésentéries se dirige sans l'atteindre vers le centre de la cavité (document 3 ) .

 
polypes de Goniopora Document 2 : polypes de Goniopora
Coupe longitudinale schématique représentant la structure des polypes de scléractiniaires
  1. •  tentacule
  2. •  bouche
  3. •  mésentérie
  4. cavité gastrique
  5. •   septe
  6. •  columelle
  7. •  plancher
  8. •  calice (loge calcaire)
  9. •  polype-fille
  10.  partie molle
Document 3 : Coupe longitudinale schématique représentant la structure des polypes de scléractiniaires (d'après H. SCHUHMACHER, 1977)

 

•  Une loge calcaire ou calice

Les polypes, en véritables architectes, construisent une loge calcaire telle une petite tour. Sa formation est due à l'activité de cellules particulières, les calicoblastes de l'ectoderme inférieur (document 5 ) . Elles sont responsables de la précipitation de cristaux de carbonate de calcium (aragonite) sur une trame protéique.

Au cours du temps, les murailles de la tour s'élèvent et étirent les parties molles du polype. Ce dernier se rétracte vers le haut et met alors en place un nouveau plancher. Ce squelette est un véritable immeuble dont seul le dernier étage est occupé (document 3).

La muraille de chacune de ces tours est renforcéeà l'intérieur par des lames verticales ou septes dont le nombre est un multiple de 6 chez les hexacoralliaires. Les septes peuvent se prolonger vers l'extérieur de la muraille par des côtes (document 6). Au centre, la columelle est une petite colonne calcaire (document 3). L'ornementation, la forme et la disposition des calices les uns par rapport aux autres sont des des caractères utilisés pour déterminer les différentes espèces de coraux. (voir site dédié aux coraux des Mascareignes http://coraux.univ-reunion.fr/french/methode.phtml )


document 6

Squelette calcaire
document 7

•  Une vie coloniale

Les polypes sont reliés les uns aux autres par un tissu, le coenosarque (document 1), qui met en continuité leur cavité gastrovasculaire par l'intermédiaire du coelentéron (document 4). Ce dernier assure la circulation de particules organiques et donne ainsi corps à la colonie. Le coenosarque élabore le squelette calcaire autour des calices (extracalicinal) ou coenostéum (document 7 ).

Document 4 : coupe dans les tissus reliant deux polypes

 

Où vivent les coraux?

Lorque l'on examine la carte de la Réunion, on s'aperçoit que les coraux n'ont édifié de barrière que sur la côte ouest de l'île. Les récifs coralliens à la Réunion ne représente qu'une surface de 13km2 soit un linéaire côtier de 25 km pour un périmètre total de lîle de 210 km.

 

Coraux mous souples ou durs, squelette calcaire et polype

Quels sont les facteurs permettant d'expliquer cette inégale répartition des coraux le long des côtes réunionnaises?