Reproduction : Conquête et colonisation d'un nouveau milieu Le cycle de vie d'un polype corallien (document 13):
La plupart des coraux sont hermaphrodites . Les cellules sexuelles
se différencient à partir de cellules de l'endoderme qui migrent dans les cloisons de la cavité gastrovasculaire.
La fécondation
(fusion d'un spermatozoïde et d'un ovule pour donner une cellule oeuf) peut être interne : les spermatozoïdes sont émis dans le milieu et migrent vers la cavité gastrovasculaire d'un autre polype, attirés par des phéromones. Après fécondation, l'œuf se développe et forme un larve ciliée, la planula, qui acquiert des zooxanthelles avant d'être libérée dans le milieu (Ex : Les Pocilloporidés).
La fécondation peut être externe : les spermatozoïdes et des ovules sont libérés dans le milieu. Ainsi les Acropora libèrent des agrégats d'ovules enfermant une petite quantité de sperme. Les Favites , émettent, quant à eux, successivement des jets d'ovules puis de sperme.
Chez les Fungidés, les sexes sont séparés. Ils font partie de la catégorie plus exceptionnelle des scléractiniaires dioïques.
Les larves ciliées assurent la dissémination de l'espèce et la conquête de nouveaux milieux. Elles voyagent dans le plancton pendant quelques jours avant de tomber sur le fond pour se fixer en s'étalant sur un substrat dur. Mais dans cette quête de nouveaux espaces, bien peu de larves réussiront. Elles se métamorphosent pour donner un polype qui élabore tout d'abord un plancher calcifié puis la muraille de sa première loge. C'est ensuite la reproduction asexuée qui va assurer l'extension de la colonie.
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Ponte du 20 octobre 2005 (L'Hermitage, cliché Florence Trentin) |
L'observation de la ponte des coraux : un évènement récent
Ce n'est qu'en 1981 que fut observée la ponte des coraux dans leur milieu pour la première fois. Et pour cause ! La majorité des espèces de coraux se reproduisent uniquement pendant un temps très court, quelques jours par an seulement. La brièveté de cette ponte et son caractère nocturne sont certainement les raisons de cette longue ignorance.
La ponte des coraux à La Réunion
A la Réunion , c'est en 1991 que le ponte des coraux a été observée pour la première fois…
II y a plusieurs épisodes, plus ou moins massifs, de ponte par an pouvant donner lieu à un véritable envahissement du milieu par des milliers de petits oeufs rosés.. Les scientifiques en sont encore au stade des hypothèses pour tenter d'évaluer l'influence des facteurs du milieu sur la synchronisation de ce phénomène : température de l'eau, coefficient de la marée, phase de la lune.
A la Réunion, certaines espèces libérent leurs oeufs 2 à 5 jours après la pleine lune de printemps, c'est à dire au mois d'octobe-novembre, entre 22 et 24 qu'à lieu la ponte des coraux. Néanmoins, ces phénomènes ont pu ête observés au cours d'autres mois (voir la ponte des coraux, article Vie Océane).
Les facteurs trophiques contrôlent également la reproduction. Les épisodes de blanchissement et le stress des colonies, par le détournement énergétique qu'elles occasionneraient, seraient responsables d'une diminution de la capacité reproductive des coraux. |
Images de la ponte du 20 octobre 2005
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Les oeufs donnent rapidement naissance, en quelques heures, à de petites larves appelées planula. Attirées par la lumière, ces larves vont monter à la surface
et se joindre au plancton. Cette étape de vie libre, au cours de la reproduction sexuée
va permettre aux coraux habituellement fixés, de conquérir, au gré des mouvements marins, de
nouveaux milieux. Mais dans cette quête, de nombreuses planulas périront.
Après quelques jours de vie planctonique, les larves survivantes vont se laisser couler. Elle recherche
alors un support solide, indispensable facteur, nécessaire à leur fixation
(base rocheuse ou substrat de coraux morts compactés par des algues calcaires ou encore épaves voire
béton).
Une fois fixée, la larve va subir des métamorphoses qui vont la transformer en polype solitaire,
petite amphore à tentacules. |
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Le cycle de vie d'un polype corallien (Document 13) |
Bien fragile, sans protection, le polype va alors édifier son squelette calcaire. A sa base il va construire un disque qui va le fixer définitivement à son support solide (plancher). Au pourtour de cette zone il va ensuite fabriquer une muraille délimitant à son sommet le calice (l'ensemble devient une sorte de petit donjon). La croissance continue de cet ensemble aboutit à une taille de la tour qui est incompatible avec les possibilités d'étirement des parties molles. Le polype va alors construire un, puis plusieurs étages dont il occupera toujours la dernière loge.
La plupart des scléractiniaires, à ce stade vont par bourgeonnement successifs (reproduction asexuée) édifier peu à peu une colonie. C'est ainsi qu'ils vont occuper l'espace proche et coloniser leur milieu.
La reproduction asexuée et formes de la colonie
La multiplication asexuée peut se faire par bourgeonnement latéral du polype ou par division axiale qui démarre au niveau de la bouche pour progresser vers le bas. Ces différents modes de reproduction asexuée sont à l'origine des différentes formes de colonies. Dans certains cas la séparation du polype-fille peut être totale dans d'autres plus ou moins partielle ( Galaxea sp puis Favia sp et Favites sp.).
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Le cas extrême où les polypes ne s'individualisent plus peut être illustré
par Platygyra sp. dont les ouvertures buccales s'alignent en formant des méandres. Ceci
conditionne l'aspect des espèces.
Photo ci-contre
Corail cerveau
(Platygyra sp)
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