- Les poissons des récifs
coralliens
- Comportements alimentaires des poissons coralliens : Présentation des principales familles (F.Trentin)
Les carnivores principalement d'invertébrés benthiques
Il faut en général une dentition robuste et des déplacements rapides. De nombreuses espèces sont nocturnes.
Les Raies pastenagues(Dasyatidés) possèdent un ou 2 aiguillons venimeux à la base
de la caudale. Elles recherchent leurs proies en agitant leurs nageoires. Elles soulèvent ainsi le sable découvrant
crustacés et mollusques qu'elles broient avec leurs dents en forme de meule.
Photo ci-contre :
Raie pastenaguee
(Taeniura melanospilos)
Les Raies aigles (Myliobatidés) leurs mâchoires puissantes et
garnies de dents broyeuses sur plusieurs rangées leurs permettent de consommer mollusques et crustacés. Ces
raies sont vivipares et donnent naissance pour la raie léopard à 4 jeunes de 17-35cm.
Photo ci-contre :
Raie aigle
(Aetobatus narinari) |
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Les Murènes(Murénidés) au corps serpentiforme à la peau non
recouverte d'écaille sont dotées d'une forte musculature. Elles chassent à la tombée de la nuit,
le plus souvent à l'affût, crabes, crevettes, céphalopodes et poissons. Si elles gardent la bouche ouverte
ce n'est pas pour menacer mais simplement pour avaler l'eau nécessaire à leur respiration.
Photo ci-contre :
Murène ponctuée (Gymnothorax meleagris) |
Les poissons-chats(Plotosidés) : La majorité des 200 espèces
de silures est dulcaquicole. Plotosus lineatus est l'espèce marine de nos
régions. Son corps est allongé et sans écaille. Il possède à la base des premiers rayons durs
des nageoires pectorales et de la dorsale, des glandes venimeuses. La bouche est garnie de 4 paires de barbillons avec lesquels
il fouille le sable à la recherche de petits invertébrés notamment des vers. Les jeunes sont plus
détritivores. Jusqu'à la taille de 8 cm, ils vivent en grande troupe très compacte a l'approche d'un danger.
Cette formation dissuaderait les agresseurs car ressemblerait à une anémone ou à un oursin. De 15 à
18 cm, ils forment des groupes allongés de quelques individus se déplaçant d'une cachette à l'autre.
Puis, en grandissant, ils deviennent plutôt solitaires. |
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Poisson chat (Plotosus lineatus) |
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Beau clair ou Gros œil (Priacanthidés) : Rouges la
journée, marbrés la nuit, ils ont une nageoire dorsale continue, et de petites écailles.
Ils se tiennent près du corail le jour et s'en éloigne la nuit pour se nourrir de poissons et de
crustacés. Ce sont des chasseurs nocturnes très actifs.
Photo ci-contre :
Beauclaire (Priacanthus hamrur)
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Les poissons plats (Pleuronectidés).
Les Turbots (Bothidés) : poisson au corps aplati sur un côté, les yeux sont
situés sur le côté gauche. Cryptique, il chasse à l'affût des invertébrés benthiques et
des poissons.
Les Soles (Soléidés) Les yeux sont situés sur le côté droit, la bouche
est protractile et infère. A la base de la nageoire dorsale et anale, une substance toxique et amère est
sécrétée qui peut repousser les prédateurs. |
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Poisson ballon à taches noires
(Arothron nigropunctatus) |
Poissons ballons (Tetraodontidés) Ils ont les dents soudées en un
bec constitué de deux plaques à chaque mâchoire («Tetraodonte » = 4 dents). Ils se
caractérisent par l'absence d'écailles remplacées par des épines ou des spicules osseux
présents dans la peau. Toutes les espèces peuvent remplir d'eau un appendice de l'estomac à paroi mince
et extensible. En cas de danger, ils acquièrent ainsi une forme globuleuse. Ils peuvent se mouvoir dans tous les
sens et même en arrière grâce à des ondulations de nageoires dorsale et anale. La queue ne sert que
de gouvernail et, est repliée vers l'avant au repos. Leur alimentation est constituée de proies à
carapace dure, crabes, langoustes, gastéropodes, oursins. Certaines espèces se nourrissent de coraux
branchus, notamment d' Acropora et de Pocillopora , dont ils cassent
l'extrémité (Arothron meleagris, A. nigropunctatus et A. hispidus). Ils recherchent
leur nourriture en envoyant de puissant jet d'eau tout comme les balistes et les poissons limes. Ils sont
généralement toxiques, c'est le "fugu des japonais". Les Poissons
globes ou Arothron ont un museau court portant deux paires de narines. Ce genre compte 25
espèces toutes marines. |
Poissons porcs-épics (Diodontidae) se caractérisent par la
présence d'épines proéminentes sur la tête et le corps et par de gros yeux. Surtout actifs
à l'aube et au crépuscule, ils se nourrissent d'invertébrés à carapace dure (oursins,
mollusques, crabes, bernard-l'hermite). Diodon histryx utilise des jets d'eau pour rechercher les
animaux enfouis dans le sable ou retourner les oursins afin d'exposer leur zone buccale non protégée La
journée, ils se cachent dans les roches ou des crevasses du récif. En cas de danger, ils se gonflent d'eau, les
épines à la surface de leur peau se relèvent d'où son nom de poisson
porc-épic. |
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Poisson porc-épic (Diodon holacanthus) |
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Les mérous (serranidés) sont des prédateurs nocturnes chassant
les crustacés et poissons. Ils regroupent 68 espèces réparties en 12 genres dans la zone ouest de
l'Océan Indien. Ces poissons sédentaires peuvent se rencontrer jusqu'à 300m de profondeur. La plupart des
espèces changent de sexe avec l'âge, elles sont d'abord femelles puis mâles Certaines espèces ont des
couleurs disruptives ou homochromiques si bien qu'elles se confondent avec leur substrat tandis que celles des profondeurs prennent
des teintes rouge-sombre.
Photo ci-contre :
Macabit (Epinephelus merra)
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Les poissons savons(grammistidés) sont très proches des mérous. Ils
en
diffèrent par la présence dans la peau de cellules muqueuses sécrétant une substance toxique, la
grammistine, les mettant à l'abri des attaques des poissons carnivores. Le poisson savon à six lignes, plus actif
le
jour que ces congénères, a une livrée voyante très reconnaissable et donc protectrice.
Photo ci-contre :
Grammiste à six lignes (Grammistes sexlineatus)
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Lutjans ou vivaneaux (Lutianidés proches des
Fusiliers) : De taille moyenne à grande, ils vivent généralement en bancs et se nourrissent de poissons et
de crustacés Les espèces aux couleurs rouges et sombres vivent plus en profondeurs et ont une
activité plus nocturne.
Photo ci-contre :
Vivaneau à raies bleues
(Lutjanus kasmira)
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Gaterins (Haemulidés) sont des poissons robustes
à tête ronde et dos bombé. Sur les 15 espèces connues, 7 vivent dans l'Océan Indien
Les jeunes ont des colorations très différentes des adultes. Ils nagent et ondulent de façon active ce qui
repousserait les prédateurs. Chez certaines espèces, ils ressembleraient alors à des planaires
ou des nudibranches. Les adultes inactifs la journée, s'abritent sous des surplombs et se dispersent la nuit pour se
nourrir
d'invertébrés benthiques. |
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Gaterin tacheté (plectorhinchus picus) |
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Becs de cane (Lethrinidés) Voisins des lutjans, ils se nourrissent
surtout la nuit
d'invertébrés benthiques qu'ils préfèrent à carapace dure quand ils ont des dents
molariformes |
Les Rougets ou capucins (Mullidés) sont des poissons élancés,
ayant
deux nageoires dorsales, des yeux situés un peu haut sur la tête. Deux barbillons relativement longs et
charnus sont
implantés sous le menton. Couverts de nombreux récepteurs chimiques et tactiles, ils permettent aux rougets
de rechercher
en fouillant dans le sable vers, petits mollusques et crustacés qui constituent leur régime alimentaire.
Photo ci-contre :
Rouget-barbet à deux taches
(Parupeneus bifasciatus)
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Les gobies(gobiidés) : Poissons de petite taille dont les
nageoires pelviennes sont soudées plus ou moins partiellement en disque. La nageoire dorsale est
constituée de 2 parties.
La majorité des gobies sont des poissons benthiques. La plupart des espèces sont cryptiques et
carnivores (petits crustacés et petits poissons). D'autres, très colorées, se nourrissent
de zooplancton en pleine eau.
Certaines espèces sont commensales avec des crevettes du genre Alpheus. Ces crevettes
creusent une galerie qu'elles entretiennent et cherchent leur nourriture dans le sable. Les gobies se tiennent devant
ces galeries et s'y réfugient en cas de danger. La crevette, presque aveugle, maintient le contact avec le
poisson grâce à une antenne et est ainsi informée du moindre danger.
Certaines espèces de gobies de la province Caraïbes sont nettoyeuses (gobiosoma) et
constituent des stations de nettoyage. Elles sont rayées de noir, de bleu et de jaune et possèdent des
ressemblances frappantes avec les labres nettoyeurs. |
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Gobie splendide
(Amblyeleotris wheeleri) Ce gobie vit en association avec une crevette
du genre Alpheus |
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Les Labres (Labridés) forment un groupe important et très diversifié. Leur bouche
terminale est munie de lèvres charnues plus ou moins épaisses. La plupart des espèces changent de couleurs et
de sexe avec l'âge (phase initiale hermaphrodite et phase terminale mâle colorée).
Toutes les espèces sont inactives la nuit. Ils peuvent être carnivores, planctonophages voire nettoyeurs. Les
labres accompagnent souvent d'autres espèces qui fouillent le sable comme les mulets ou accourent quand un baliste casse un
oursin.
Beaucoup d'espèces retournent les pierres pour trouver les invertébrés qui s'y cachent Certaines espèces
pratiquent le déparasitage.
Rq : Le labre géant ou napoléon pèse jusqu'à
200 kg, il fait partie des plus gros poissons de récif. Il est une des rares espèces prédatrices
de l'Acanthaster planci, dévoreuse de corail. |
Girelle paon
(Thalassoma hardwicke) |
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Le genre Labroides se nourrit exclusivement des ectoparasites des autres poissons. L.
dimidiatus débarrasse non seulement des ectoparasites mais également nettoie les plaies en mangeant les tissus
nécrosés. Plusieurs individus occupent des endroits fixes appelées stations de nettoyage habitées par des
couples d'adultes, par des groupes de jeunes ou par un harem. La station de nettoyage est indiquée par une danse, le poisson
client s'immobilise la tête oblique vers le haut. Même les grands poissons carnivores se laissent ainsi nettoyer le labre
pénètre par la bouche pour ressortir par les ouïes après une inspection en règle de la cavité
branchiale. La nuit les Labroides s'installent dans un cocon de mucus. |
Labre nettoteur
(Labroides dimidiatus) |
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Une blennie, Aspidontus taeniatrus, mimétique du précédent en
profite pour s'attaquer aux poissons et arracher des écailles et des téguments. Sa bouche est infère alors que
celle du vrai nettoyeur est terminale. Cette espèce ne serait pas présente à la Réunion. Une autre
espèce très proche, Plagiotremus tapeinosoma , est observable. |
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Dans les Caraïbes, où les labroides sont absents, ce sont des gobiidés qui se chargent
du déparasitage (Gobiosoma). Leur livrée est très proche de celles des labres
nettoyeurs. En aquarium, les poissons de l'Indo-Pacifique se laissent déparasiter par les
Gobiosoma tandis que les labridés peuvent exercer leur talent auprès des espèces
des Caraïbes. |
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