1. Les poissons des récifs coralliens
    1. Comportements alimentaires des poissons coralliens : Présentation des principales familles (F.Trentin)

Les brouteurs d'invertébrés sessiles :

On y trouve les mangeurs de polypes ou corallivores, d'éponges, d'annélides sédentaires et des omnivores.

 

Papillon à trois bandes ( Chaetodon trifasciatus)   Papillon à trois bandes
(Chaetodon trifasciatus)

Poissons Papillons (Chaetodontinés) : Leur corps est fortement comprimé avec une petite bouche terminale protractile renfermant des dents en forme de brosse. Ils peuvent posséder un museau allongé leur permettant d'aller extraire les polypes ou les petits invertébrés.
Beaucoup d'espèces ont une alimentation diversifiée composée de polypes, de petits invertébrés, d'œufs de poissons et d'algues (C. vagabundus, C. lunula).
Certaines espèces sont strictement corallivores. Elles ont une spécialisation alimentaire très poussée et sont fortement dépendantes de la vitalité du corail (C. trifasciatus, C. meyeri) : elles constituent des espèces bioindicatrices de la bonne santé du récif
Le poisson pincette jaune ( Forcipiger flavissimus ) possède une bouche montée sur un long et fin museau qui pourrait indiquer une spécialisation alimentaire.
La présence d'une bande noire sur l'œil permet un camouflage de celui-ci tandis que la présence d'un ocelle noir sur le corps joue le rôle de faux œil. Ce dispositif induirait le prédateur en erreur sur la position exact des yeux réels : il verrait sa proie s'enfuir en sens inverse (interprétation qui prête à caution, les prédateurs étant capables d'apprentissage...).
Tandis que les juvéniles grandissent dans les eaux de surface, les adultes sont particulièrement attachés au substrat. Ils ne restent jamais à découvert et c'est à grande vitesse qu'ils traversent les zones sableuses. En cas de danger, ils se faufilent dans les massifs coralliens aidés en cela par leur forme haute et aplatie.
Beaucoup d'espèces forment des couples monogames stables. Papillon raton laveur ( Chaetodon lunula)


Photo ci-contre
Papillon raton laveur
(Chaetodon lunula)

 

Les Poissons limes (monacanthidés) : La première nageoire est composée d'une seule épine. Les écailles non imbriquées et munies d'une petite épine rendent la peau rugueuse comme du papier de verre.
Ils se nourrissent d'algues, de petits invertébrés et de polypes, certaines espèces sont corallivores strictes comme le poisson lime à taches oranges (Oxymonacanthus longirostris)

Poisson lime à taches oranges ( Oxymonacanthus longirostris)

 

Baliste picasso (Rhinecanthus aculeatus) Baliste picasso (Rhinecanthus aculeatus)

Les Balistes (balistidés) sont souvent regroupés avec les poissons limes. Leur peau est recouverte de petites plaques osseuses juxtaposées érectiles donnant un aspect rugueux. Beaucoup d'espèces possèdent sur la queue des épines dures ou coupantes. La tête apparaît disproportionnée avec une bouche petite mais redoutable. Les mâchoires sont munies d'une rangée de huit dents puissantes et implantées l'une contre l'autre. Les yeux placés haut sur la tête confèrent à l'animal un large champ de vision. Ils peuvent se mouvoir indépendamment comme ceux du caméléon. Les nageoires ventrales absentes sont remplacées par une seule épine reliée au ventre par une membrane qui se tend quand l'épine est dressée donnant au corps une forme triangulaire. La première nageoire dorsale est formée d'une première épine solide et de 2 épines plus petites qui s'ajustent dans un sillon dorsal. Le deuxième rayon en se relevant bloque le premier par un système de verrouillage ingénieux.
En cas de danger, ils se réfugient dans des anfractuosités dans lesquelles ils se bloquent en redressant les épines dorsales et ventrale. Ce système leur permettrait de se maintenir dans les zones à fort courant.
Certaines espèces sont solitaires (baliste Picasso), d'autres vivent par couple (baliste verdâtre) voire en bancs (baliste bleu ou Odonus niger)
Souvent territoriaux, ils construisent des nids sur le fond et défendent farouchement leurs œufs.
La plupart se nourrissent d'invertébrés à carapaces dures, crevettes, crabes, mollusques, oursins, étoiles mais aussi d'aliments plus mous comme les éponges, des céphalopodes ou des algues.

 

Idole maure(Zanclidés) proche des chirurgiens se nourrit d'algues et d'éponges.

 

 

 

 


Photo ci-contre
Idole maure
(Zanclus cornutus)

Idole Maure( Zanclus cornutus)

 

Poisson coffre pintade (Ostracion meleagris)

Les Poissons coffres (Ostracionidés) sont caractérisés par une carapace extérieure formée de plaques osseuses hexagonales formant une véritable armure. Des trous laissent sortir, les yeux, la bouche les nageoires et la queue. Les côtes sont absentes, et les opercules sont soudés. La bouche est protractile et les dents sont soudées en une plaque dentaire.
Ils sont lents mais très mobiles.
En cas de stress, ils peuvent sécréter une toxine dangereuse pour les autres poissons.
Ils sont omnivores (invertébrés, petits crustacés, mollusques, algues et éponges).


Photo ci-contre
Poisson coffre pintade
(Ostracion meleagris)

 

Bourse à selles ( Canthigaster valentini)

Les Canthigasters (Canthigastéridés) sont proches des poissons ballons mais leur corps est plus comprimé latéralement. Ils possèdent une seule nageoire dorsale reportée très en arrière et n'ont pas de nageoire ventrale.
Comme les poissons ballons, ils peuvent se gonfler d'eau en cas de danger.
Les dents de chaque mâchoire sont soudées en une seule plaque. Ils se nourrissent d'algues, de zostères, de petits crustacés de petits échinodermes, de mollusques, d'éponges et de polypes d'hydrozoaires
Appelés souffleurs à nez pointu, ils vivent en solitaire ou par couples.

Bourse à selles (canthigaster valentini)  
Monacanthe à selles noires (10cm)  Paraluteres prionurus

Remarque: Paraluteres prionurus, poisson-lime mangeur d'œufs de gastéropodes, ressemble à C. valentini, poisson toxique comme tous les canthigasters.
En lui empruntant sa livrée et en se mêlant à ses populations, il échapperait à ses prédateurs.