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L'écosystème corallien : Niveaux fonctionnels. Il est fréquemment qualifié de "relief vivant" et "d'oasis de vie". "Relief vivant", car l'élément pionnier et constructeur, le corail ou Scléractiniaire, est une colonie animale qui construit des édifices aux morphologies variées et décrites dans la littérature scientifique. Cela va du banc récifal, structure embryonnaire, à l'atoll, structure très évoluée en passant entre autres par des stades de récifs frangeants, de récifs barrière... "Oasis de vie", car l'implantation corallienne génère une biodiversité luxuriante dans des espaces océaniques qualifiés de "déserts" au regard de leur faible production organique. Cette association fait du Scléractiniaire ou corail dur, un producteur initial de matières organiques nécessaires aux chaînes alimentaires et un constructeur de supports et d'abris pour toute une faune associée. Son implantation première sur des supports rocheux est soumise à un certain nombre de conditions dont la principale est la présence de lumière pour permettre la photosynthèse des algues symbiotiques. A partir de ces organismes pionniers, constructeurs et producteurs, se développe un écosystème complexe où apparaissent des concurrents dans l'exploitation de l'espace, des prédateurs, des parasites mais aussi des éléments régulateurs. Les espèces qui réalisent ces fonctions se distribuent dans un réseau trophique compliqué aux nombreuses chaînes alimentaires. La fonction régulatrice est essentiellement le fait des consommateurs (généralement carnivores : certains poissons et coquillages, des poulpes...) présents dans les niveaux supérieurs des chaînes alimentaires. Leur action régulatrice est telle que par leurs prédations, ils limitent les consommateurs des premiers niveaux (herbivores et omnivores) dont le développement excessif mettrait en péril la production organique de base (production primaire). Quelques particularités de l'écosystème corallien La concurrence dans l'occupation du substrat par deux organismes producteurs L'un est le corail, colonie animale, réalisant une symbiose avec les zooxanthelles et dont le squelette calcaire est constructeur, l'autre est végétal ses formes les plus envahissantes sont opportunistes et constructrices. Il s'agit de l'algue dite "molle " car non calcifiée. L'algue bénéficie d'une vitesse de colonisation de l'espace disponible beaucoup plus rapide que le corail. Cependant, ce dernier a l'avantage de l'antériorité en tant qu'élément pionnier et bâtisseur du relief corallien. ![]() Un équilibre s'instaure mais on comprendra que ce qui peut favoriser le développement de l'algue peut défavoriser celui du corail. Dans un tel contexte, les espèces constituant le maillon biologique consommateur de l'algue limitent la prolifération du végétal et favorisent la pousse corallienne. Les maillons en premier lieu herbivore mais aussi omnivore ont de ce fait, vis à vis du corail, un rôle régulateur aussi évident que nécessaire. L'écosystème corallien diversifié à l'extrême dépend donc d'équilibres et de relations très subtiles entre les différents organismes qui le constituent. Les moindres modifications au niveau des interrelations entre espèces fragilisent le fonctionnement de l'écosystème tout entier. Des affaiblissements excessifs du rôle joué par certains maillons biologiques sont en mesure de compromettre l'équilibre de l'écosystème et le devenir de l'élément constitutif de base : le corail. La lecture de la figure 1 (ci-contre) permet une approche simplifiée des relations trophiques (niveaux trophiques) évoquées ci-dessus, on remarquera à travers leur compréhension que la régulation pour être efficace vis à vis du corail doit s'adresser aux formes concurrentes (l'algue dans le document à laquelle il faudrait ajouter des éponges, des alcyonaires ...) mais elle doit aussi concerner les érodeurs de la colonie et les prédateurs du polype corallien (des vers, des échinodermes, certains poissons...). Personne ne peut mieux que le milieu lui-même réaliser sa propre régulation. L'isolement biologique d'un récif corallien. Certains auteurs scientifiques comme E. SCHUHMACHER (1977) n'hésitent pas à comparer les écosystèmes coralliens à des "villes dans le désert" caractérisées par un fonctionnement quasi autarcique. Cela implique qu'entre deux régions coralliennes séparées par une portion d'océan, les échanges biologiques sont extrêmement faibles et lents. Lorsqu'un édifice corallien voit son élément constitutif de base (le corail) entièrement détruit, la recolonisation se fait au rythme du mouvement des masses d'eaux et le facteur limitant est le pouvoir de survie des organes de dissémination (oeufs, larves) issus de zones où la vitalité corallienne est encore suffisante. Il en va de même pour toutes les espèces benthiques associées au corail, quelles qu'elles soient. S'il est un fait généralement reconnu que la destruction corallienne est plus rapide que la construction, on oublie que la reconquête d'un espace perdu est, pour le corail, d'autant plus retardée que la source d'essaimage est éloignée. Place des poissons dans les niveaux trophiques de l'écosystème corallien.
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