Inventaire de la biodiversité à la Réunion : Les microgastéropodes

Travaux de M. JAY

Koilofera koilofera Correspondant du Muséum d’Histoires Naturelles de Paris, Maurice Jay, que nous connaissons pour être le co-auteur de «des coquillages de la Réunion» et de l’île Maurice, (aux éditions du Pacifique) a pendant 40 ans, réuni les informations nécessaires pour dresser l’inventaire des Mollusques vivant à la Réunion. Le nombre total d’espèces recensées est aujourd’hui de 3000 alors qu’en 1863 l’inventaire de Deshayes n’en comptait que 560. Environ, 10% des espèces présentes sont endémiques.
Parmi les 3000 espèces répertoriées, plusieurs centaines sont des microgastéropodes dont la taille varie entre 1 et 10 mm.
L’année dernière, M. Jay a cosigné avec Jean Drivas un article sur une famille de microgastéropodes: les Cerithiopsidae. Cette famille comprend des espèces à coquilles enroulées fortement coniques et allongées, l’ouverture est ovale avec un canal antérieur court.
Mandax ribesae Les caractères systématique reposent sur la protonconque (c'est-à-dire la première coquille secrétée par la larve véligère) qui diffère de la coquille de l’adulte par ses ornementations et sa couleur. Les particularités de la radula (disposition et formes des dents) sont aussi utilisées quand les spécimens sont vivants. Les Cerithiopsidae sont décrits comme étant parasites de spongiaires mais aucun individu n’a été retrouvé sur ou dans les éponges. L’étude s’effectue à partir de spécimens morts provenant d’échantillons de sable dragués entre 10 et 70m qui sont triés ensuite sous la loupe binoculaire. Les sables les plus riches en microgastéropodes proviennent de zones riches en éponges c'est-à-dire l’entrée des grottes ou sous des surplombs rocheux entre 10 et 70m. Les spécimens provenant de profondeurs moindres sont généralement usées ou abîmées. Les coquilles ont été observées en microscopie électronique à balayage pour en révéler tous les caractères taxinomiques. Le plus souvent la protoconque fait défaut et la détermination s’effectue sur la coloration. La plupart des espèces semblent rares avec un très petit nombre d’individus par échantillon.
Belonimorpis belonimorphis Les premiers catalogues de Mollusques des Mascareignes ne comportaient aucun Cerithiopsidae (Bernardin de St Pierre, 1773, D’Argenville en 1780 et Sganzini en 1843) ou encore Deshayes en 1863. Il faudra attendre le début du XIXème pour qu’enfin les premiers Cerithiopsidae soient décrits…
En 2002, MM. Jay et Drivas ont identifié 83 espèces dont 16 étaient déjà connues. Ils ont décrit 44 espèces nouvelles leur permettant de définir deux nouveaux genres (Koilofera et Belonimorphis).
Il reste seize espèces non encore bien reconnues en l’absence d’un nombre suffisant de spécimens.

 

 

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